À la fin de l'occupation, l'armée allemande avait installé quatorze batteries d'artillerie côtière sur l'île. De toutes ces batteries, St Peter Port n'en abritait que deux, dont la batterie Naumannshöhe.

Construite dans et autour des terrains des Cotils, elle se composait de quatre canons de campagne Schneider français de 10,5 cm montés sur des emplacements en béton avec des abris à munitions adjacents. La batterie avait pour mission spécifique de fournir des tirs de barrage sur la zone située à l'extérieur de l'embouchure du port, de servir de batterie de contrôle des tirs de barrage pour activer les tirs de barrage du port, et également d'engager les forces ennemies tentant de débarquer, ou ayant déjà débarqué, sur les plages de la côte est.

En 2014, l'un des emplacements de canon et les soutes à munitions adjacentes ont fait l'objet de fouilles. Au cours de ces fouilles, un certain nombre d'objets importants ont été découverts, laissés sur place après la libération, lorsque les canons ont été enlevés. Il s'agit notamment d'une grande pelle fixée à l'arrière de l'affût du canon pour servir d'ancre, des lourds câbles d'arrimage en acier utilisés pour fixer le canon à la table tournante, et du cadre en acier avec les restes du filet de camouflage qui avait été installé au-dessus du canon.

Mollie Bihe, une habitante de l'île pendant l'occupation, se souvient des tirs au-dessus de sa maison :

Dans les Canichers, il y avait des canons, de gros canons situés dans les Blue Mountains, aux Cotils, derrière notre maison. Nous devions parfois sortir de chez nous à 4 ou 5 heures du matin, car les Allemands voulaient s'entraîner à tirer avec leurs canons. Nous devions remonter la route et aller chez ma tante pendant trois ou quatre heures pendant qu'ils s'entraînaient. Nous devions laisser nos fenêtres et nos portes ouvertes, mais nos propriétés ont également subi des dommages à cause de cela".