Né à Bruxelles le 5 avril 1911, ses parents étaient quant à eux originaires de Saint-Hubert. Quand la guerre se déclara, Albert était étudiant militaire en médecine à l’Université Libre de Bruxelles. Il fut envoyé sur le front avec son unité, le1er Régiment de Lanciers.

Après la campagne des 18 jours et la capitulation, il changea de cap et s’évada vers l’Angleterre. En arrivant, il devint officier de la Royal Navy et troqua alors son identité pour devenir Pat O’Leary. Par la suite il participa à des nombreuses opérations sécrètes qui consistaient, entre autres, à embarquer ou récupérer des agents sur les côtes françaises.

En mars 1941, une opération échoua et, arrêté, le Général Guérisse fut envoyé dans un camp d’internement dans le Gard. Il parvint à s’évader et rejoignit Marseille où il changea un nouvelle fois d’identité : il devint Adolphe Cartier.

Trahi en 1943, il fut capturé et torturé. De là, il acheva la guerre à Mauthausen d’abord, puis à Dachau ensuite. Durant sa détention, il mit ses compétences de médecin au service des autres détenus. Il fut libéré en 1945.

Après la guerre, il redevint Albert Guérisse et reprit sa place de médecin au sein de l’armée belge. Quelques temps après, en 1951, il s’engagea avec le Corps des volontaires belges pour la Corée. Il rentra ensuite en Belgique et devint successivement Chef du Services de Santé des Forces Belges en Allemagne puis Directeur général du Service de Santé des Forces Armées.

Grâce à son implication et ses actes de bravoure, Albert Guérisse, citoyen d’honneur de la ville de Saint-Hubert (1947), reçut au total trente-cinq décorations de pays différents. En juin 1980, la Reine d’Angleterre l’anoblit et lui donna le titre de « Knight Commander of the British Empire » et en 1986, le Roi Baudoin, le fit Comte. Albert Guérisse mourra quelques années plus tard, en 1989 à l’âge de 77 ans.