Novembre 1944, Saint-Hubert était libéré depuis plus de deux mois. Les troupes allemandes avaient laissé la place aux troupes américaines et la vie tendait à reprendre un cours normal….

Le 25 novembre 1944, la ville bascula à nouveau dans l’horreur. Un évènement tragique ramena les habitants de Saint-Hubert à la dure réalité de la guerre.  En début d’après-midi à 12 :40, un V1, abréviation de Vergeltungswaffe 1 (arme de représailles n°1) s’écrasa à quelques mètres à peine de l’église Saint-Gilles.

La bombe fut des dégâts considérables : sur le lieu de l’impact, elle rasa entièrement un groupe d’habitations dont le dispensaire et la désolation règne dans les maisons avoisinantes : vitres brisées, portes arrachées, gouttières arrachées, murs et toits effondrés. Au-delà des dégâts matériels, le bilan humain fut tragique : on relève de nombreux blessés et cinq morts. Une famille vint d’être tragiquement décimée : Marie Antoinette Rondeux (dite Manette), son époux Roger Chalon ainsi que leur fils Constant dit Stany né le 21 juin 1943 et le grand-père Constant Chalon présent ce jour-là pour partager le repas familial au numéro 1 de l’Avenue Nestor Martin.  Dans la remise du presbytère, Léopold Chardome avait repris son travail et sciait du bois pour le doyen Schméler : l’explosion le faucha en plein travail ! 

Au moment de la reconstruction des habitations, Eugène Wagner grava dans le revêtement en ciment de la façade du n°7 le souvenir de cette journée d’horreur. Au sommet du pilastre de gauche figure l’emblématique cerf crucifère et sur le côté droit, on peut voir la silhouette d’une bombe volante de type V1 avec l’inscription latine « DOMO DESTRUCTA ANNO MCMVI ». L’envol de cinq oiseaux évoque les cinq victimes.