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La Libération d'Ellewoutsdijk

Pays-Bas

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Itinéraire

Après la libération de Terneuzen et la transformation de l'Escaut occidental en ligne de front, les bombardements en provenance de Zeeuws-Vlaanderen se multiplient. Les Allemands utilisèrent le clocher de l'église d'Ellewoutsdijk comme poste d'observation, ce dont les Alliés étaient informés. Il s'ensuivit un bombardement soutenu et la destruction d'une grande partie d'Ellewoutsdijk. L'adjoint au maire décida finalement d'évacuer. Les habitants d'Ellewoutsdijk partirent donc pour Driewegen, Ovezande, Oudelande, Baarland, Nisse ou 's-Gravenpolder. Abandonné, le village d'Ellewoutsdijk tombe aux mains des Alliés le 29 octobre 1944, suite au débarquement de la 52e Lowland Division près de Baarland. Après la libération, les habitants ont retrouvé un village en grande partie détruit. Une église de secours a été construite et peut encore être vue aujourd'hui dans le parc de la libération près du musée de la libération de la Zélande à Nieuwdorp.

Il y avait des canons de chaque côté de l'Escaut. Des coups de feu des deux camps pouvaient survenir à tout moment de la journée. Il arrivait parfois que le calme règne pendant longtemps, mais tout à coup, les obus pouvaient se propager dans les airs. Cela produisait un vacarme épouvantable. Les Allemands se servaient du clocher de l'église comme tour de guet et les Alliés le savaient. Ce fut le début de la destruction d'Ellewoutsdijk : pour les Alliés, le clocher de l'église devait être détruit. 

Les bombardements depuis la Flandre zélandaise sont devenus de plus en plus intenses. Le maire adjoint Jan Oele a finalement décidé de procéder à l'évacuation. C'est ainsi que les habitants d'Ellewoutsdijk ont pris la fuite, à vélo (avec des pneus de substitution), à cheval et en charrette ou avec une brouette et quelques affaires. Ils se sont rendus à Driewegen, Ovezande, Oudelande, Baarland, Nisse ou ’s-Gravenpolder. Certains se sont même déplacés à pied avec leur cochon attaché à une corde. Un cochon était un bien précieux, car il représentait un approvisionnement en viande pour tout l'hiver. 

Il n'y a pas grand-chose à dire au sujet de la libération d'Ellewoutsdijk, car tout le village a été évacué. La date officielle de sa libération est le 29 octobre 1944. Tous les habitants évacués voulaient retourner au village le plus vite possible après la libération. Malheureusement, une grande partie du village a été détruite. Les habitants dont la maison était encore sur pied y sont retournés aussi vite que possible. Certains d'entre eux y retournèrent au bout d'une semaine, alors que d'autres devaient faire en sorte que leur maison soit habitable depuis leur lieu d'évacuation. Ceux qui n'avaient plus de maison ont récupéré une partie de leurs biens précieux dans les décombres et ont cherché une solution de secours pour y vivre. Une église de fortune a été construite dans le village, qui se trouve aujourd'hui sur le site du Musée de la libération de Zélande, que l'on peut visiter.

Saviez-vous qu'Ellewoutsdijk a aussi un fort ? Ce fort a été construit entre 1835 et 1839, après la séparation de la Belgique des Pays-Bas. Le Fort Ellewoutsdijk défendait l'Escaut occidental avec les canons de la forteresse de Terneuzen. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le fort tomba entre les mains des Allemands, qui étendirent la forteresse en y ajoutant des bunkers. Le fort était utilisé par les Allemands pour le stockage des munitions et formait un modeste lien dans le Mur de l'Atlantique. Entre 1944 et 1947, le fort a servi de prison pour les membres du NSB. Le nombre de prisonniers se chiffrait parfois par centaines, ils étaient gardés par des « gardes civils » de la région. Depuis 1981, Natuurmonumenten gère le Fort Ellewoutsdijk et plusieurs de ses casemates sont ouvertes au public. Empruntez la digue de la Route de la Libération et jetez un coup d'œil au fort.