Biographie

Jacqueline Simon- Moncorgé

France

Partager

Le 30 juin 1944, 60 femmes volontaires de la Mission militaire française de liaison administrative, ou MMLA, a atterri au lieu-dit Mont-Fleury près de Ver-sur-Mer, dans le secteur britannique à Gold Beach. Jacqueline Simon faisait partie des 60 femmes de la section féminine du MMLA du colonel Hettier de Boislambert qui avait rejoint les rangs de la France libre en octobre 1943. Elle avait alors 22 ans.

Née en 1924, de confession juive, Jacqueline fut d'abord évacuée de Paris en 1940 vers la région d'Aubusson puis vers le sud de la France, pour se rapprocher de la frontière pyrénéenne. Elle s’embarqua pour les États-Unis par l’Espagne et le Portugal, où une partie de sa famille vivait déjà.
Après plusieurs mois, sa nouvelle vie d’étudiante à l’université ne lui suffisait plus. 

En octobre 1943, elle choisit donc de rejoindre les rangs de la France libre à New York, en suivant l’exemple de son frère aîné qui, après avoir rejoint les États-Unis, rejoint l'armée de De Gaulle en 1942.

Elle embarque à bord du Queen Elisabeth en janvier 1944. Une fois en Écosse, elle est dirigée vers Londres, où elle demande à être affectée à la Mission militaire de liaison administrative pour devenir officier de liaison. 
Elle rejoint ainsi la section féminine du MMLA, déjà formé et composé depuis l’automne 1943.
À partir de février 1944, Jacqueline Simon suit une formation de trois semaines auprès l’ATS, femmes de l’armée britannique, avant de suivre des cours d’officier en juin 1944. L’histoire, la résistance française, la géographie et l’administration française faisaient parties des matières.

Après le 6 juin 1944, Jacqueline est enfin prête pour un débarquement imminent en France.

Vers le 29 juin 1944, elle fait partie des 60 femmes qui sont dirigées vers Camberley, avant d’embarquer à Portsmouth. Elles se rendent en Normandie à bord d’un navire transportant des troupes. Le 30 juin, elles entrent à Ver-sur-Mer dans un endroit appelé Mont-Fleury. Immédiatement accueillies par le préfet adjoint Raymond Triboulet, elles sont emmenées à Bayeux.
Étant libérée, la ville de Bayeux était le premier centre de secours pour les blessés en Normandie. Elle était également devenue une porte d’entrée essentielle pour la logistique entre Arromanches et Ouistreham. Des femmes volontaires s'étaient établies dans les locaux du petit séminaire transformé en hôpital militaire.
 
La mission des équipes de liaison était claire : venir en aide aux populations civiles dans le besoin, en leur apportant une assistance sociale, un soutien moral et une aide médicale. La tâche était immense. Début juin 1944, les civils regagnèrent progressivement leurs foyers, au fur et à mesure de la libération et de l'avancée du front. Malheureusement, il ne restait que les ruines des villes et des villages.
Jacqueline est restée en Normandie jusqu’à la fin des combats dans la poche de Falaise. 
Après la libération de Paris, elle fut affectée à une nouvelle mission au sein de la 3ème armée américaine dans l’est de la France pour prendre soin des populations civiles, des prisonniers et des déportés récemment libérés.

Jacqueline Simon a été rapatriée en France pour y être démobilisée en octobre 1945.

Jacqueline Simon est maintenant pensionnaire aux Invalides à Paris.