Biographie

Bennedict Kimmelman

États-Unis

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Peu avant la chute de Wiltz, le 18 décembre 1944, les sections arrière de la 28e division d'infanterie américaine furent déplacées vers Bastogne. Pour des raisons logistiques, de nombreux blessés ne purent être évacués avec elles. Le capitaine Dr Bennedict Kimmelman (né le 20 juillet 1915, décédé le 5 août 1999) décida, malgré tous les dangers qu'il encourait, de ne pas les abandonner.

À l'automne 1944, la 28e division d'infanterie américaine a subi de terribles pertes lors des batailles meurtrières du "Hürtgenwald". Elle est ensuite transférée dans les Ardennes luxembourgeoises pour défendre la mince ligne de front. Loin de chez eux, les fantassins épuisés se préparent à un Noël paisible.

Les contacts avec la population civile sont cordiaux et à Wiltz, comme dans d'autres villes, des fêtes de Saint-Nicolas sont même organisées pour les enfants.

En raison de la résistance obstinée des soldats américains au cours des premiers jours, le nombre de blessés n'a cessé d'augmenter.

Pendant cette période, de nombreux hôpitaux de campagne et hôpitaux militaires de la division se trouvaient dans la région de Wiltz. Le matin du 18 décembre, les blessés graves furent évacués vers Bastogne sur ordre du médecin-chef, le Dr H Weest. Cette évacuation était motivée par la menace d'un encerclement de la ville par l'ennemi. Malgré toutes les pressions pour se mettre à l'abri, le dentiste de la division, le Dr B Kimmelman, qui était sous le commandement direct du commandant américain de Wiltz, prit la décision de rester volontairement avec les blessés qui avaient été laissés en arrière, afin de les aider et de les sauver.

Le 19 décembre, à la tombée de la nuit, une formation mixte de véhicules militaires et de véhicules de la Croix-Rouge fut rassemblée au cimetière de Wiltz pour tenter une percée, sans lumière, sur une route ouverte vers Bastogne. Après seulement un kilomètre et demi, la colonne fut la cible de tirs de parachutistes allemands, peu avant l'embranchement de la route "Schumannseck". Ils se heurtent à un barrage inexpugnable. Le Dr Kimmelman s'empresse d'enterrer son badge d'identification avec son appartenance religieuse juive, au cas où il serait fait prisonnier de guerre.

Dans la situation désespérée où il se trouvait le 20 décembre, il demanda un cessez-le-feu à 1 heure du matin en brandissant un drapeau blanc. Selon la Convention de Genève, il s'agissait d'obtenir un passage sûr pour les véhicules de la Croix-Rouge vers Bastogne.

En raison de la colonne mixte avec des véhicules militaires, cette demande ne lui a pas été accordée.

Avec plus de 200 camarades, il s'engagea sur le chemin amer de la captivité, dont il ne fut libéré, émacié, qu'en avril 1945. Il reçoit l'Étoile d'argent pour son courage et son abnégation.

Jusqu'à la fin de sa vie, cependant, la gratitude et le respect de ses camarades ont été plus importants pour lui.